Page 30 - Algolsheim - Bulletin Municipal

A la rencontre de nos habitants
d’hier et d’aujourd’hui.

Dans ce bulletin vous trouverez la deuxième partie de l’histoire de Paul
BALTZINGER qui nous a transmis ses souvenirs de l’époque de la 2ème

guerre mondiale.
Suite à l’évacuation de notre village en 1939, il s’était retrouvé dans

l’Eure. Il avait alors 13 ans.

Nous étions donc très bien installés à Gisors dans l’Eure. Papa a appris à conduire un
tracteur (un vieux DEERING) avec un moteur DOUGE. Il a préparé un champ de 19 Ha
pour planter des pommes de terre. Maman a fait la popote pour les chauffeurs du poste
de commandement, car la guerre était déjà en Belgique. Louise, ma sœur, avec les femmes
des charretiers sillonnait le champ de blé pour détruire les chardons. Quant à moi, j’allais
tous les jours à l’école. Dans la ferme, un important cheptel se composait de 55 vaches
laitières, 15 chevaux de traits et de la volaille. Le lait était distribué en ville par un laitier
avec charrette et cheval.

Mais c’était trop beau tout ça, la guerre avançait vers le Nord de la France. Le
5 juin 1940 on entendait l’artillerie dans le lointain. Mais voilà que le 7 juin une
escadrille de 17 avions italiens est venue bombarder la ville. La première bombe est tombée
sur le toit de la cathédrale. Au bout d’un quart d’heure la ville était en fumée, un vrai
chaos.

Il ne nous restait plus rien à faire que de fuir. Dans la nuit même on a plié bagages, mis
le tout sur une grande remorque et en route pour la Vendée. Pendant ce trajet nous avions
eu plusieurs mauvaises surprises : le tracteur ne faisait que 9 km/h, pour faire 450 km.
Le voyage est très long et pénible, 8 jours et 8 nuits … Vernou, Dreux, La Flèche …

Texte fourni par Monsieur Paul BALTZINGER

Commune d’Algolsheim – n° 79 –Bulletin Municipal – SEPTEMBRE 2015 30