Page 28 - Algolsheim - Bulletin Municipal

En 1938 la guerre menace d’éclater. Alors oncle Albert de Delle est venu nous chercher, moi
et grand-mère au cas où. Pendant toutes les grandes vacances j’ai travaillé comme
apprenti dans la boulangerie à Delle.

Mais voilà qu’en 1939 le 1er septembre la guerre a quand même éclatée.
Malheureusement les photos de l’évacuation sont rares, nous avons passé d’abord 2 ou 3
jours à Kientzheim, ensuite en wagons de marchandises à travers la France jusqu’à
Marmande dans le Lot et Garonne, finalement nous avons été accueilli à Caumont sur
Garonne chez la famille Faget.

Malgré la guerre et le dépaysement, on était bien intégré à Caumont, mais voilà nous cinq
étions seuls à Caumont sans papa. Puisqu’il avait encore trois chevaux à Kientzheim,
entre autre, les agriculteurs d’Algolsheim étaient eux aussi à Kientzheim avec leurs
chevaux.

Alors la Préfecture a donné l’ordre de traverser la Schlucht jusqu'à Conflans sur
Lanterne, là ils pourront vendre leurs chevaux à l’arrivée, mais comme un des chevaux
était âgé mon père l’a donné en pension à un agriculteur de Conflans pour ensuite le
reprendre après la fin de la guerre. A ce moment alors mon père était libre et pouvait nous
rejoindre à Caumont. Nous étions tous ensemble pendant l’hiver à Caumont.

Mais voila qu’au printemps mon père s’ennuyait et il fit une demande d’aller dans une
ferme n’ importe où en France. Nous avons donc reçu une offre pour rejoindre une ferme à
Gisors dans l’Eure chez Monsieur le Comte Grey de Beuil. Nous voilà amener à faire nos
bagages, et le départ de Caumont ne se faisait pas attendre. Arrivé à Gisors nous étions
très bien reçus dans la ferme et le travail pouvait commencer.

Quand à moi, on m’a tout de suite mis à l’école primaire supérieure de Gisors. A l’école on
me surnommait « Citoyen du Haut-Rhin ».

Texte fourni par Monsieur Paul BALTZINGER

Commune d’Algolsheim – n° 78 –Bulletin Municipal – JUIN 2015 28